Paix hypocrite

6 mars 2016

Paix hypocrite

Cameroun, nation de paix

Cameroun des grandes ambitions

Cameroun des grandes réalisations

Tout ceci reposant sur la jeunesse « fer de lance de la nation »

Fer de lance décimé. Fer de lance décapité

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Abattue comme des chiens errants. Voici le sort réservé à cette jeunesse promise à de grandes ambitions et qui se doit de les réaliser à l’horizon 2035. Un horizon dont beaucoup ne feront hélas pas partie. Beaucoup dont la petite Eva. Oui, malheureusement! A peine deux ans, s’en est allée. Cruellement arrachée à la vie par des méchants sans cœur, sans crainte, sans foi ni loi.

Eva, mon bébé Eva. Petit ange envoyé du ciel et atrocement abattue par le diable. Il a suffit d’un weekend, d’un tout petit weekend chez sa tante pour que la mort la croise sur son chemin.

Et nous prétendons être une nation de paix? Ce terme désigne t-il uniquement que ceux qui ne se tirent pas dessus? Je ne crois pas, non. Les parents et autres proches de cette enfant connaîtront-ils encore la paix après le traumatisme que leur aura valu cette épreuve à nulle autre pareille? Je ne crois pas non plus! Cet homme ou cette femme ou plutôt ce monstre qui lui a ôté la vie aussi cruellement aura t-il un jour encore la conscience en paix? ça, j’en doute. Et nous autres, parents et victimes psychologiques de ces drames commis sous nos yeux, aurons-nous encore la paix en confiant nos enfants à un parent proche ou lointain? A mon avis ça devient compliqué!

N’est-ce pas déjà là une guerre en sourdine quand tout le monde devient un potentiel ennemi à nos yeux? Oh que si! Nous devenons ainsi hypocrites malgré nous. Notre regard est désormais toujours au-dessus de notre épaule, nous surveillons nos arrières car « on ne sait jamais ». On vit dans la peur. La peur que Machiavel ne nous frappe, nous aussi.

Des ambitions?

Ses parents en avaient pour elle, certainement. Elle, Eva. Eva mon petit bébé qui a d’abord été portée disparue puis deux ou trois jours plus tard sa dépouille fut retrouvée, décapitée!

J’imagine sa maman se voyant déjà la conduire à l’école à la rentrée prochaine. Bébé Eva aurait certainement pleuré ce jour, comme tous les autres de son âge. Mais elle s’y serait habituée, elle y aurait pris goût et serait devenue une brave fille. Elle aurait connu son premier flirt au collège, puis sa première histoire d’amour ou pas, sa première déception amoureuse qui sait.

elle aurait apprit à découvrir le monde. Elle aurait apprit à pré sentir les choses, elle aurait compris vers qui il faut aller et à qui tourner ses pas. Elle aurait su être prudente. Mais tout ceci si, si seulement si Lucifer lui en avait donné le temps.

Nous réalisons,

Oui finalement. Nous réalisons que la belle Eva n’est pas la première victime de ces esprits domptés par le mal, guidé par le seul instinct de destruction de la chair et du sang. Il me souvient là de ces deux sœurs mystérieusement noyées dans la piscine du voisin de leur tante chez qui elles étaient installées pour un cours séjour en 2012. Tout comme la petite Eva la mort les a trouvé chez leur tante. La sœur à leur papa exactement le même scénario que pour Eva. Est-ce à dire que le diable habite chez « la sœur à papa? » ça devient vraiment mystérieux tout ça.

Le silence face à une telle « épidémie » s’il faut l’appeler ainsi serait une grave forme de lâcheté et de faiblesse. Oui! cette situation mérite d’être dénoncée. Et qui d’autre qu’une femme pour crier la souffrance de la perte d’un enfant? Elles sont cinq à avoir pris les devants pour combattre ces être dégoûtants et responsables de la tristesse de ces mamans éprouvées. Artiste, journalistes, comptable, informaticienne, commerciale, peu importe. Elles ont mis à contribution leur pouvoir et leur intellect pour combattre le virus de la disparition de nos enfants et ceci AU NOM DE NOS ENFANTS 

les mamans

Carole Leuwé, Charlotte Pélagie Mouasso Eyoum, Josiane Anye, Idylle Mamba, Andrée Son, Marcelle Ngounou. Les voilà nos cinq drôles de mamans qui constituent le collectif « Au nom de nos enfants » pour nous aider, nous autres mamans par des campagnes de sensibilisation aux pratiques sécuritaires à adopter à tous les niveaux, ceci à travers l’implication de tous et même des forces de maintien de l’ordre. Il est à retenir qu’une messe de requiem a été donné en hommage à nos enfants disparus le 20 février dernier en la cathédrale st pierre et paul de bonadibong.

Tous au combat car comme on dit en Afrique, « il pleut sur tous les toits ». Ce ,’est pas juste l’affaire de l’autre.

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Commentaires

aurélie sintcha
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Courage à ces dames de coeur et à toi ma carlita